À deux à une table de six places, seul·e à une table de quatre, et prière de déjeuner en moins d’une demi-heure, voici la formule restauration de la rentrée 2020. C’est la solution qui a été trouvée au CNSMDP par le CROUS pour maintenir l’accès à des repas chauds et complets aux étudiants, à un tarif adapté à la précarité de nos moyens. Peu importe me direz-vous, l’essentiel arrive ensuite : compagnon de digestion, de pauses clope pour certain·e·s, incontournables pour se réveiller ou se maintenir éveillé·e·s : j’ai nommé le café. Que vous le preniez long ou court, dans une tasse en carton jetable ou en faïence (je m’adresse ici directement au BDE pour réclamer une élévation des critères esthétiques de l’éco-cup), avec du lait ou du sucre (barbares), il va vous falloir renoncer à cet espace social frénétique qu’était la cafet’ du conservatoire. L’espace Salvador-Daniel (cf La Crécelle Deuxième mouvement) est désormais réduit à un comptoir de bar, et dès l’obtention de votre boisson (et/ou gourmandise, personne ne vous juge) vous êtes invité·e·s à vous éloigner. Bien sûr, il n’était pas envisageable de laisser perdurer la situation pré-covid : des grappes d’élèves sans masques agglutiné·e·s autour des quelques tables, et qui restaient facilement une heure, deux heures sur place ! Actuellement, les conséquences ne se font pas encore sentir : c’est l’automne, il y a des bancs sur la terrasse et dans la cour carrée au -2, on retrouve donc avec plaisir le visage entier de nos ami·e·s et surtout le temps d’échanger. Mais quand viendront la pluie et le froid, où sera le réconfort du chocolat chaud bu à la va-vite dans un couloir ? Dans quel espace pourrons-nous puiser l’énergie pour une deuxième moitié de répétition, la fin d’un cours d’analyse, une conférence d’APM ? Dans une cafet’ étudiante, on écoute et on donne des conseils, on mûrit musicalement et humainement, on tisse ces liens qui font tant dans le monde professionnel de la musique. Combien de programmes de récitals de licence/master se sont décidés autour du 8ème café de la journée, sous le regard bienveillant de nos pourvoyeuses ? Mais l’impossibilité de s’asseoir à la cafétéria aura peut-être un effet positif inattendu, l’hiver arrivé : redonner vie et chaleur humaine à la Chapelle ! Ou faire la fortune du Local et le désespoir de notre taux d’alcoolémie, à vous de voir…