Je fais partie des gens qui ont toujours pensé : pourquoi les élèves qui viennent de l’étranger restent-ils et elles entre eux.elles ? Les espagnol·e·s avec les espagnol·e·s, les français·e·s avec les français·e·s, etc. Un petit séjour Erasmus au Sup m’a aidé à trouver une réponse.
Arrivant à Paris de l’Allemagne en janvier dernier, je ne reçois ni présentation du conservatoire, ni la possibilité de faire connaissance avec d’autres étudiant·e·s qui commencent leur semestre avec moi. Au lieu de cela j’arrive seul, et il me faut des heures pour trouver une personne responsable de moi et de mon inscription. Heureusement, j’ai déjà quelques contacts au conservatoire qui veulent bien m’aider à régler les « petits » problèmes administratifs. Mais ces connaissances n’ont pas trop le temps ou l’envie de passer leurs journées avec moi. Compréhensible, dans la mesure où ils et elles avaient déjà leur cercle d’ami·e·s avant que je n’arrive, et n’ont pas besoin de quelqu’un de nouveau dans leur vie. Parallèlement, il y a des gens qui viennent aussi de l’étranger et qui sont dans la même situation que moi. Eux, ils ne connaissent pas encore trop de monde, ils parlent la même langue que moi ou on parle en anglais. On devient amis très rapidement. On passe des soirées ensemble. On vit à Paris, mais dans une bulle de gens qui ne viennent pas d’ici. Avant de venir on rêve de faire connaissance avec des « Parisien·ne·s » et de vivre parmi eux et elles. De faire la fête ensemble et de découvrir les mœurs d’un autre pays. De faire partie d’une communauté bien sûr internationale, mais en même temps française. Tout juste arrivé·e·s dans un nouveau pays, on ne sait pas encore quelles en sont les particularités qui définissent la vie sociale, les soirées, ou simplement comment les gens vivent. Mais on est curieux·ses, on est là pour faire des expériences qu’on ne peut faire qu’ici. Ce rêve peut seulement devenir réalité si on rencontre des gens qui aident à s’intégrer et qui ont envie de faire une petite action qui ne me semble pas trop compliquée : s’intéresser à l’autre individu un tout petit peu et le laisser participer à la vie quotidienne. Boire un café avec une personne et faire sa connaissance, l’amener aux soirées, bien qu’on sache qu’elle ne va peut-être pas tout comprendre. C’est quand même exactement l’expérience qu’elle veut faire. Et la meilleure chose : ça ne coûte rien et on rend l’autre très heureux·se.
Finalement, ce que j’ai appris de cet Erasmus, c’est que c’est beaucoup plus simple de faire le premier pas si on fait déjà partie du conservatoire que si on est nouveau·elle. Et que pour les nouveaux·elles c’est une barrière infranchissable si on ne parle pas encore français. Ce problème de la langue est, comme m’ont dit beaucoup d’autres Erasmus, exceptionnellement grave au Sup.
Alors si la prochaine fois vous vous demandez pourquoi les étranger·ère·s restent toujours entre eux.elles, demandez-vous si vous leur avez proposé de faire votre connaissance et si vous avez essayé de les intégrer un peu. Que ce soit par des temps collectifs ou des attentions de tous les jours, il est possible d’éviter la situation d’isolement et de rejet ressentie par beaucoup d’étudiant·e·s à leur arrivée !
*FRANCHEMENT ILS ONT DU MAL A S’INTÉGRER LES NOUVEAUX !
*ILS PARLENT MÊME PAS LA LANGUE…
*AUCUN EFFORT.