Les étudiants des Beaux-Arts résistent au virus du luxe

Le temps nous parait loin où un petit organisme à peine vivant d’environ 0,1 micron n’avait pas imposé une trêve à la lutte, très politique, de l’occupation de l’espace public.

C’est à un épisode édifiant de cette lutte qu’ont pris part nos camarades des Beaux-Arts de Paris au mois de mars dernier. Leur directeur, Jean de Loisy, avait accepté de privatiser les locaux au profit du styliste Thom Browne, pour que celui-ci y présente, à l’occasion de la « fashion-week », sa très chic collection automne hiver 2020-2021.

Les étudiants des Beaux-Arts ont donc été, pour une journée, mis à la porte de leur école. Mais ils ne se sont pas laissés faire. Afin de protester publiquement contre la privatisation de l’espace public et la dépendance économique de leur école aux sociétés privées, ils ont choisi la performance.

Celle-ci s’est déroulée au moment où devait se tenir le défilé, dans la rue donnant accès à leur école. Entourés d’un de leurs camarades, un couple d’étudiants, masqués de noir, juchés sur un socle drapé, brandissaient une pancarte où était inscrit : « Le privé nous met à nu, l’école est à la rue ». Ils se sont tenus ainsi sous la pluie, dans une tenue dont la simplicité était inspirée de leur slogan. Ils ont ainsi réussi à perturber l’ambiance policée et sélecte du défilé de mode, et à exprimer que l’alliance des arts visuels, du luxe et de la finance, incarnée parfaitement par la fondation Louis Vuitton, est combattue par les jeunes artistes.

La Crécelle leur adresse toute sa solidarité à leur action.

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